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Revue De Presse





Gaz de schiste : la justice interdit un forage contesté en Seine-et-Marne
Lefigaro.fr, 12 mars 2014


Le gaz de schiste exempté d'études d'impact environnemental obligatoires dans l'UE
ENERGIESActu.fr, 12 mars 2014


Le patron d'ExxonMobil dit non au gaz de schiste... près de chez lui
LeMonde.fr, 26 février 2014
Le Parisien magazine, 28 novembre 2013

Le boom provoqué aux Etats-Unis par l’exploitation de cette nouvelle source d’énergie avait fait naître des espoirs en France. Mais les dernières expertises sont plus pessimistes.                                                                




François Becker / AFP

                    
C’est l’étincelle qui risque de rallumer le débat, hautement inflammable, sur les gaz de schiste.
Présenté cette semaine, un rapport parlementaire* propose de relancer la recherche sur ces hydrocarbures, faisant sauter le verrou de la loi de 2011 qui interdit la fracturation hydraulique sur tout le territoire français.
Cette technique d’extraction consistant à injecter à haute pression un mélange d’eau, de sable et d’additifs chimiques pour fissurer la roche est vivement contestée, notamment par les écologistes, en raison de son impact environnemental.
Alors que le Conseil constitutionnel a confirmé ce veto le 11 octobre dernier, fermant encore un peu plus la porte à ce type d’exploitation des gaz et pétroles de schiste, le document préconise de creuser quelques dizaines de forages d’exploration dans l’Hexagone en utilisant la fracturation hydraulique.
Des réserves « purement théoriques »
Selon le sénateur Jean-Claude Lenoir (), corapporteur du texte avec le député Christian Bataille () : « L’énergie représente aujourd’hui 80 % du déficit de la France. Ne serait-il pas mieux d’exploiter nos réserves plutôt que d’importer les hydrocarbures à des tarifs très élevés ? S’interdire de mener des recherches dans le sous-sol en s’appuyant sur des arguments catastrophistes, c’est obérer notre avenir.»
Les écologistes empêcheraient-ils donc la France de profiter d’une ressource qui a généré des centaines de milliers d’emplois et fait chuter le prix du gaz aux Etats-Unis ?
Le miracle américain ne se produira pas en France, admet Jean-Claude Lenoir, qui demeure convaincu que les techniques de fracturation hydraulique seront à l’avenir moins polluantes.
Le rapport parlementaire précise en effet que nos réserves sont « purement théoriques ».
Elles seraient de toute façon au moins huit fois inférieures à celles des Etats-Unis et insuffisantes pour créer plus de quelques milliers d’emplois.
Par ailleurs, l’exploitation de ces hydrocarbures à 2 000 mètres sous terre, bien en dessous des couches de pétrole, coûte cher. Un prix qui ne serait amorti que par la production de volumes aussi énormes que ceux générés outre-Atlantique.
Du coup, la perspective d’un eldorado du schiste s’éloigne. Explications.
Le gaz de schiste ? Une nouvelle ressource à 2 000 mètres sous terres
Le gaz de schiste est le même que celui que nous brûlons dans nos cuisinières.
Mais, alors que le gaz « conventionnel » est retenu dans de grands réservoirs naturels à quelques centaines de mètres de profondeur, ce gaz-là est emprisonné dans les porosités d’une roche imperméable, à plus de 2000 mètres sous terre.
C’est là que, il y a des millions d’années, des plantes et animaux microscopiques ont été piégés dans la vase (devenue schiste) où ils se sont transformés en hydrocarbures : gaz, huile ou pétrole, selon la température et la pression.
Les réserves ? Sujettes à caution
Le dernier rapport de l’agence gouvernementale américaine EIA** estime que la France disposerait de la deuxième réserve la plus importante de gaz de schiste de l’Union européenne, après la Pologne.


 – ASK Media


Le Sud-Est du pays (le triangle Lyon-Perpignan-Nice) contiendrait un peu plus de 1 000 milliards de mètres cubes de gaz, le Bassin parisien, 118 milliards de barils de pétrole et 20 000 milliards de mètres cubes de gaz.
Sur le papier, cette réserve représenterait plus de deux cents ans de notre consommation de pétrole.
Mais, comme le rappelle le dernier rapport parlementaire sur le sujet, ces chiffres sont « purement théoriques (…) la France méconnaît son sous-sol ».
Contrairement aux Etats-Unis, notre pays n’a pas d’activité de forage intensif et ne dispose donc que de données géologiques anciennes, dont certaines datent du début du XXe siècle !
Sans creuser, impossible de savoir si ce nouvel « or noir » est bien là.
L’extraction ? Forcément décevante
Même si les réserves s’avéraient aussi importantes que prévu, les techniques actuelles d’extraction de gaz et de pétrole de schiste ne permettent d’en récupérer que 5 à 10 %.
Dans le Bassin parisien, les experts du cabinet américain Advanced Resources International pensent pouvoir extraire un peu plus de cinq milliards de barils de pétrole sur les 118 en réserve, soit un peu moins de dix ans de consommation nationale, pour une ressource qui représente 30 % des besoins énergétiques de la France en 2012.
Quant au gaz, qui pèse moins de 15 % de nos besoins énergétiques, les réserves récupérables dans le Sud-Est sont de 196 milliards de mètres cubes, soit cinq ans de consommation.
Du Bassin parisien pourraient être extraits quatre-vingt-cinq ans de consommation de gaz, mais cette couche, dite du Permien, risque, par sa profondeur (3 000 mètres), d’être bien plus complexe à atteindre et à traiter.
L’effet sur les prix du gaz ? Minime
Aux Etats-Unis, le prix du gaz est passé de 8 dollars l’unité*** en 2008 à 2,70 dollars en 2012, du fait de la quantité impressionnante de gaz de schiste mise sur le marché en peu de temps.
Mais les zones de production sont gigantesques. Le gisement de Marcellus, dans le nord-est du pays, s’étend ainsi sur près d’un millier de kilomètres, avec des zones quasi inhabitées !
En revanche, en Europe, « le prix du gaz ne dépend pas que des volumes produits, il est aussi indexé sur les tarifs du pétrole et les contrats à long terme avec les grands producteurs comme la Russie », explique l’économiste Thomas Porcher, spécialiste de l’énergie et auteur du livre Le Mirage des gaz de schiste.
Dans un puits, une équipe retire le tuyau en acier qui a permis de forer le sous-sol. – Robert Nickelsberg / AFPPour renégocier les prix à la baisse, il faudrait produire autant que nous importons, soit 41 milliards de mètres cubes par an. Impensable, à moins de couvrir rapidement tout l’Hexagone de puits. Et encore, il faudrait proposer un coût inférieur à celui du marché du gaz actuel (autour de dix dollars l’unité).
En France, « nous avons moins d’infrastructures et plus de contraintes environnementales et de densité de population qu’aux Etats-Unis, ce qui nous empêchera d’avoir des coûts de production aussi faibles », résume Thomas Porcher.
Ils devraient être « un tiers plus chers hors des Etats-Unis », a précisé la société américaine Energy Intelligence, spécialisée dans l’information en énergie, lors du sommet international du gaz et de l’électricité en novembre.
L’environnement ? En danger
A ce jour, la seule méthode d’extraction utilisée à une échelle industrielle consiste à forer un puits dans la couche de schiste, à injecter à haute pression de l’eau pour écarter les fissures de la roche, puis du sable, pour les maintenir ouvertes le temps que le gaz ou le pétrole s’écoule, enfin, des produits chimiques.
Cette technique – la fracturation hydraulique – a été interdite en France en juillet 2011, du fait des dégâts qu’elle cause sur l’environnement.
Le premier problème concerne l’eau : pour chaque fracking, 10 à 20 millions de litres d’eau sont nécessaires, dont 50 à 70 % remontent à la surface chargés de produits chimiques, voire d’éléments radioactifs.
« Les additifs chimiques ne représentent que 0,15 à 0,25 % du contenu, relativise le sénateur (UMP) Jean-Claude Lenoir, co-auteur du rapport parlementaire. La fracturation hydraulique est en voie d’amélioration continue. »
Devant le puits de la Petite-Brosse, à La-Ferté-sous-Jouarre (Seine-et-Marne), des manifestants demandaient, le 3?août, l’arrêt des forages d’exploration. – Pierre Andrieu / AFPAutre inconvénient : le béton servant à consolider les puits laisse parfois fuiter le liquide en vieillissant ou en cédant sous la pression, ce qui contamine les terres ou nappes phréatiques proches du puits.
D’autres techniques sont à l’étude, utilisant de l’air sous pression, des arcs électriques ou encore du propane.
Mais, comme l’a rappelé l’Académie des sciences le 21 novembre, « à l’heure actuelle, ces méthodes ne constituent pas une alternative (…) utilisable en pratique ».
Les créations d’emplois ? Dérisoires
Par ailleurs, la France, ce n’est pas les Etats-Unis. Si le chômage a quasiment disparu dans le Dakota du Nord, c’est parce que 6 000 puits y ont été creusés en trois ans, mais « il est impensable de mener en France des campagnes de forage comme outre-Atlantique, confirme Bruno Courme, directeur général de la filiale gaz de schiste de Total en Europe. La densité de population rend un tel rythme impossible dans notre pays ».
Une étude de 2011 du cabinet français SIA Conseil annonçait, sur la base de l’expérience américaine, un potentiel de 100 000 créations d’emplois directs et indirects dans l’Hexagone d’ici à 2020.
Plus réalistes, les chiffres avancés lors du Débat national sur la transition énergétique, qui s’est déroulé de mars à juin, évoquaient de 2 000 à 10 000 emplois.
Plusieurs entreprises françaises participent déjà à l’exploitation du gaz de schiste à l’étranger.
La société Vallourec fournit par exemple les tubes nécessaires à isoler les puits américains tandis que le cimentier Lafarge coule le béton ultrarésistant qui les consolide.
Le géant français de l’eau Veolia travaille pour sa part avec le pétrolier Exxon en Californie pour trouver des solutions de traitement pour les eaux usées issues des forages.
Mais ceux qui, comme Jean-Pierre Clamadieu, patron du géant de la chimie Solvay, rêvent de relancer la pétrochimie française avec le gaz de schiste risquent de se heurter au même problème que les ménages face à leur facture de gaz : le coût d’exploitation, qui empêche le gaz de schiste d’être une ressource compétitive en l’état actuel des prix de l’énergie.

* «?Les techniques alternatives à la fracturation hydraulique pour l’exploration et l’exploitation des hydrocarbures non conventionnels?». Office parlementaire des choix scientifiques et technologiques consultable sur www.senat.fr.
** Energy Information Administration, l’agence d’information sur l’énergie du gouvernement américain, mai 2013.
*** 1 000 pieds cubes, soit 28 mètres cubes.



"France 3 Picardie", JT le 19/20 du 19 octobre 2013

"L'Union", paru le 20 octobre 2013






Gaz de schiste : la fracturation hydraulique restera interdite
"Le Monde", paru le 11 octobre 2013




Manifestation à Jouarre, le 3 août 2013
"France 3 Ile-de-France", publié le 3 août 2013

"Plusieurs centaines de personnes ont manifesté ce samedi 3 août 2013 à Jouarre en Seine-et-Marne pour protester contre un projet d'exploration du gaz de schiste. Militants et élus se sont rassemblés devant la plateforme du pétrolier Hess.
(... lire la suite)

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Fête de la vie, le 22 juin 2013
"L'Union", paru le 24 juin 2013

AG à Pinon, le 05 juin 2013
"L'Union", paru le 7 juin 2013

Réunion publique du Collectif
"L'Union", paru le 20 avril 2013

Festival des Bobines Rebelles
"L'Union", paru le 9 avril 2013

Etats-Unis : Les défenseurs de l’environnement gagnent une importante bataille contre l’exploitation des gaz de schiste par fracturation hydraulique
"Le grand soir", paru le 18 février 2013

La tentation du gaz de Schiste
"Le Parisien" grand angle : énergie, paru le 8 février 2013

Gaz de schiste, non au permis soissonnais
"L'Aisne Nouvelle", paru le 24 décembre 2012

Collectif Gazpart Rester vigilant
"L'Union", paru le 10 décembre 2012

Gaz de schiste : la mobilisation intacte
"L'Union", paru le 22 septembre 2012

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